Anecdotes de tournage : Caméra, micro et bottes, Aktua Prod sur le terrain lors des inondations auprès des sinistrés
Manuel habite depuis 20 ans à Saint-Ouen-lès-Elbeufs, en bord de Seine. Un après-midi, alors que la cohue médiatique a disparue, Clément Delavaud, journaliste reporter d’image chez Aktua Prod, se rend dans son quartier. Il y a de l’eau partout : « J’avais emprunté les bottes de pêche d’un ami. J’avançais prudemment sur la route, l’eau arrivait jusqu’à ma taille, quand j’ai vu au loin un homme qui tirait un barque derrière lui. J’ai décidé d’aller à sa rencontre » se souvient Clément.
C’est un homme « gentil » qui propose alors à Clément de monter dans sa barque afin d’aller vérifier le niveau d’eau dans sa maison. « C’était une toute petite barque en plastique vert. Au fond, il y avait un trou bouché par un simple bouchon de liège. Je n’étais pas vraiment rassuré, surtout pour le matériel. Mais j’avais le sentiment que Manuel était rassuré d’avoir quelqu’un à ses côtés à ce moment là. »
Lors des interviews, Clément obtient un témoignage loin d’être dramatique. « On voyait simplement le quotidien de Manuel, l’homme à la barque comme je l’appelle. J’ai raconté son histoire, c’est aussi ça mon métier » confie Clément Delavaud.
Aujourd’hui Manuel a retrouvé sa maison. Il a pris des précautions pour mieux protéger son habitation, même si face à la nature, l’homme est bien impuissant.
Portrait vidéo: les retraités qui ont tout perdu à Cléon
C’est une rencontre faite un peu par hasard. De retour de reportage, Frédéric Borghino, journaliste reporter d’image Aktua Prod, tombe sur un homme occupé à pomper l’eau qui a envahit son jardin. Le garage et le mobil-home sont aussi inondés. Les images font froid dans le dos.
Dans le salon, une femme essaie de nettoyer la boue qui a souillé ses murs et ses meubles. Alors que l’interview débute, l’homme confit qu’ils n’ont pas d’assurance. Tout ce qui est perdu aujourd’hui ne sera jamais remboursé. C’était pourtant l’aboutissement de toute une vie d’économies.
« A ce moment là, j’ai stoppé l’interview. J’ai posé ma caméra et j’ai discuté avec ces gens. On sortait du reportage dit classique. Je comprenais que ces gens là venaient de tout perdre et pourtant ils m’ouvraient leur porte, m’offraient même un café et surtout leur temps. »